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Protection des jeunes joueurs

Non-assistance à enfance en danger

La CAN est finie, les lampions se sont éteints à Abidjan, Bouaké, Korhogo, Yamoussoukro et à San Pedro...
Les étincelles qu’ont produit les stars du foot africain sur les pelouses ivoiriennes ont flotté pendant un moment dans les cieux des villes et villages africains, avant de se dissiper, laissant bouche bée l’Afrique et ses enfants. Pour sûr, c’était « la plus belle CAN de tous les temps ». Mais la fête est finie, il faut se réveiller. Pour les jeunes des académies, aspirants footballeurs pros, c’est le moment des résolutions. Et jouer en Europe comme Mané, Salah, Osimhen ou Adingra, c’est le moins qu’ils puissent rêver. Reste à trouver le moyen d’y arriver, mais ça on verra plus tard.
En Afrique 1,5 million d’enfants s’entrainent au sein des académies avec en tête un projet migratoire, 15000 mineurs émigrent chaque année vers l’Europe. Mal préparés, ces migrations sportives se soldent souvent par l’échec et des drames. Mais comment protéger ces enfants d’eux-mêmes et de leurs rêves de foot morts avant d’être nés ?
La fédération internationale a instauré en 2001 un Règlement ad hoc, qui n’a plus de règlement que le nom, tellement il a été détricoté, contourné par les clubs européens, notamment, qui délocalisent la formation en Afrique en y créant leurs propres académies. Ajoutons à cela la suppression de la licence d’agent en 2015, qui y a décuplé le nombre d’intermédiaires sportifs. La Loi est utile, encore faudrait-il qu’elle soit applicable, qu’il y ait des contrôles et des sanctions en cas de transgression. Mais le régulateur semble avoir épousé l’ultralibéralisme à l’œuvre dans l’économie classique, par un « laisser faire, laisser circuler » qui semble ne plus avoir de limites ni spatiale, ni éthique. Dans cet univers hobbesien, les jeunes et les parents doivent se débrouiller seuls face aux loups qui sévissent autour du foot. La loi du plus sport, du plus vertueux, n’est plus la meilleure.
Dans un foot hyperconcurrentiel, où les clubs se livrent une quasi guerre pour le contrôle des jeunes talents, on ne peut proclamer la Protection sans se donner les moyens de cette protection. Une protection sans moyens est un leurre. Or la protection des mineurs a un prix, parce que la vie de chaque gamin a du prix. Les dégâts sociaux de la formation africaine sont graves et ne doivent plus être tolérés. Des millions d’enfants livrés corps et âmes à l’entrainement sont instrumentalisés, puis déçus par des gens qui ne pensent qu’aux millions des transferts. La protection est un droit reconnus aux enfants par les Nations unies, confirmé par le OIT (convention 182, 138). Personne ne semble s’en soucier ; l’on ferme les yeux. Cela a un nom : « non assistance à enfance en danger ».