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Protection des jeunes joueurs

Julio jeune footballeur camerounais

Témoignage
Les vents étaient de plus en plus forts, on était presque dans une tempête et sans moteur, on ne savait plus où on allait...

Les vents étaient de plus en plus forts, on était presque dans une tempête et sans moteur, on ne savait plus où on allait. C’était effrayant. La nuit, on essayait d’allumer nos téléphones et de les brandir dans tous les sens, comme ça, si quelqu’un était à distance, il pouvait nous voir. Mais y’a que les bateaux humanitaires qui ont le droit de nous sauver…

Le lendemain matin, j’ai eu l’idée d’utiliser le bidon d’essence comme pagaie. On l’a découpé avec un couteau qu’on avait. On s’est mis à six de chaque côté, on a gratté quelques mètres, mais beaucoup se sont découragés, comme quoi on n’avançait pas avec le vent contre nous. Les gens ont lâché, se sont mis à dormir, allongés dans tous les sens. Un bateau comme nous nous a traversés (approchés), on leur a donné des nouvelles de nous, ils ont compris, on ne sait pas s’ils nous ont signalés. Il y avait vraiment une ligne internationale de bateaux un peu loin, on voyait de moins en moins les écritures sur les bateaux, on s’éloignait. Dans la soirée, un bateau de pêcheur tunisien nous a aidés. Il a constaté la situation de détresse. 

La situation était de moins en moins favorable. Le vent et les vagues montaient, ça balançait dans tous les sens. J’ai dit qu’il fallait mettre le bateau avec les vagues derrière. Ça dansait trop. Quand une vague arrivait  par un côté, ça nous soulevait, et l’autre côté était presque dans l’eau. »

Julio, jeune footballeur camerounais, L’Equipe, 23 nov. 2023