Yaya Jeune footballeur Ivoirien

Nous sommes arrivés sur la plage vers 1 heure du matin. On a attendu longtemps cachés, parce que souvent il y a les gardes côtes. Il faisait mauvais temps, ils (les gardes-côtes) n’étaient pas là. On était une vingtaine personnes, l’embarcation était surchargée, pourtant le « capitaine » avait dit qu’on serait dix maximum.

J’ai payé l’équivalent  près de 1 million de francs CFA. On a eu du mal à monter sur le zodiac parce que les vagues le renversaient. Finalement on a réussi, mais on était trempé, frigorifié. On a fait à peine 200 mètres quand les gardes côtes nous repérés.

On a fait demi-tour pour rentrer vers la plage mais on allait pas assez vite. Ils nous ont rattrapés et fait capoter notre zodiac. Ils frappaient avec des matraques, j’ai réussi à atteindre la plage et j’ai couru sans savoir où j’allais.

Un de mes amis a été gravement blessé, une femme qui était avec nous est morte, noyée. Aujourd’hui je suis dans la forêt, j’ai tout perdu. Je ne sais quoi faire. Je ne conseillerais personne d’emprunter la migration clandestine, si c’était à refaire, je ne le referais pas. Si j’avais eu des conseils ou un encadrement, je n’aurais pas fait ce choix. Je suis en forêt, je souffre. J’accepterais de signer dans un club, même de D2. »